Le 21 janvier 1942, il y a 80 ans, Villars était frappée par la catastrophe minière de la Chana qui a fait 65 victimes et 35 blessés.
Afin de commémorer cet événement marquant de l’histoire de la commune, la Municipalité organise une Cérémonie vendredi 21 janvier 2021.
Au programme
- 17h : rendez-vous au Carré des Mineurs du Cimetière de Villars pour le dépôt d’une gerbe et d’une plaque commémorative.
- 17h30 à la salle de la Libération :
– Discours
– Projections de films, exposition de panneaux et photos, lecture de textes relatifs à la catastrophe de la Chana, avec l’aide de la Commission extra-municipale Vie Culturelle et Patrimoine, de l’association des Amis du Vieux Villars et du Conseil Municipal des Enfants.
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La catastrophe minière de la Chana
Où était situé le puits de la Chana ?
Le secteur du Bois-Monzil a été le premier à révéler la richesse de son sous-sol en charbon dès le 18ème siècle.
La concession de la Chana a été délimitée en 1824. Son périmètre s’étendait sur les communes de Saint-Étienne (Momey), Villars (Bois-Monzil) et Saint-Priest (la Doa). Les puits 1 et 2 de la Chana se trouvaient ainsi à Saint-Étienne (actuel terrain de golf) mais les vestiaires des mineurs, les lavabos, la lampisterie et la maison du Gouverneur étaient implantés à Villars, rue Kléber. La catastrophe minière de la Chana a ainsi été associée à Villars, même si la presse nationale parlait de Saint-Étienne.
Quand et comment s’est produite la catastrophe ?
Début 1942, on venait de lancer l’exploitation de la 14 ème couche. Celle-ci était très peu inclinée, mais elle était classée franchement grisouteuse et poussiéreuse. Mercredi 21 janvier 1942 vers 3h50, la visite de fond annonçait que « tout est normal ».
Pourtant, à 4h, un coup de grisou enflammait la 14ème couche avec une centaine de mineurs coincés au fond. A 4h30, le dispositif de sauvetage était en place pour tenter de les délivrer. A 5h, on remontait par le Puits Couriot les premiers blessés. A 7h, c’était la désolation sur le carreau de la mine. La nouvelle de la catastrophe s’était très vite répandue. Il fallut 2 jours pour remonter cinquante cadavres. Il faudra même huit jours pour retrouver les dernières victimes. Samedi 24 janvier, les mineurs de la Loire firent d’émouvantes funérailles aux victimes en présence de nombreuses personnalités.
Combien de victimes ?
Le décompte officiel effectué par la Préfecture a recensé très précisément le nombre de victimes et de blessés. 59 corps seront retirés sans vie de la mine, 6 victimes décéderont à l’hôpital dans les heures et jours suivants, soit un total de 65 morts. 20 Français, 14 Polonais, 14 Nord-Africains, 5 Italiens, 3 Yougoslaves et Slovènes, 3 Allemands (d’origine polonaise), 3 Somaliens, 2 Portugais et 1 Arménien ont fait partie de cette triste liste à laquelle il convient d’ajouter 35 blessés dont certains gravement meurtris dans leur chair. C’est plus tard qu’ont été publiés (à tort) d’autres chiffres faisant état de 67 voire 68 victimes. Des cas d’homonymies, des inversions entre les noms et les prénoms et une erreur sur la plaque commémorative du cimetière ont contribué à entretenir le doute.
Et la cause ?
L’enquête officielle a conclu en quelques jours que cette flambée de grisou prolongée par un coup de poussière était due à la grave imprudence d’un mineur ayant allumé une cigarette. On aurait retrouvé un briquet à côté de sa dépouille mortelle. Ce mineur venait de l’Est et aurait précédemment travaillé dans une mine de fer où fumer au fond était sans risque. Version que les mineurs ont majoritairement réfutée, une telle imprudence étant suicidaire. On sait aussi aujourd’hui qu’une enquête avait été ouverte un an après, concernant la possibilité d’un attentat. Sans suite probante.
Sources : archives départementales, presse ancienne.
Recherches et article : Pierre Thiolière.